Les Français et les start-up
Start-up, un modèle aujourd’hui assez répandu mais … pas toujours facile à définir.
Selon Steve Blank, entrepreneur, « startuppeur » et professeur adjoint d’entreprenariat à Stanford, une start-up est une « organisation temporaire à la recherche d’un business model industrialisable, rentable » et caractérisée par une offre innovante.
Pour autant, ce type d’organisation ne se résume pas à une version plus petite d’une grande entreprise.
La culture start-up, c’est avant tout avec un gout pour l’innovation et la prise de risque, un fort appétit de croissance rapide, une certaine horizontalité dans la hiérarchie, une équipe déterminée solidaire et ambitieuse. Les startups concernerait entre 20 000 et 25 000 embauches en France en 2020. Autant de raisons de comprendre qui sont les personnes attirées par le travail en start-up et pourquoi …
Notre sondage
À l’occasion d’un sondage LHM (rebaptisé Moving Minds en 2022) réalisé en septembre 2018, nous avons interrogé un échantillon de 2083 personnes représentatives de la population française de 18 à 70 ans pour connaître leur opinion, leurs représentations mais aussi leurs connaissances des start-ups et leur envie d’y travailler.
Quel profil de personnes travaille dans les start-up ?
Une donnée d’intérêt sort du lot : 62% des répondants travaillant déjà dans une start-up ont moins de 30 ans. Souvent caractérisées par des équipes jeunes composées d’alternants et de jeunes diplômés, les start-ups trouvent justement leur force dans ce potentiel d’adaptabilité. Il est également à noter que beaucoup de professions essentielles au développement d’une start-up, qui évoluent souvent dans des secteurs à forte dominante tech et digitale se sont popularisées ces dernières années (développeur web, data analyst, ux/ui designer) et comptent donc davantage de jeunes parmi leurs représentants.
L’image des start-ups
Plus de deux-tiers des répondants de 18 à 70 ans associent les start-up à leur capacité de proposer de nouveaux produits et services, 45% pensent qu’elles contribuent à la compétitive de la France et 20% pensent qu’elles créent des emplois durables. La startup semble donc avant tout un catalyseur économique au sens large, avant d’être un pourvoyeur d’emplois.
Les 3 sources principales d’attractivité des start-ups
Les données révèlent que 47% aimeraient travailler dans une start-up. Quels en sont les facteurs déterminants ? Les répondants ont été invités à renseigner les principales raisons qui pourraient les conduire à faire ce choix.
Voici celles qui ont été les plus citées :
- Pour participer à l’innovation et à la création de nouvelles choses (50%)
Une majorité des répondants associent donc le travail en start-up à l’innovation, et, par interprétation, probablement également au mode de travail par projet, à la créativité, et à un certain degré d’autonomie. - Pour l’ambiance d’équipe (34%)
Selon la BPI, la caractéristique première d’une start-up est son équipe “déterminée, ambitieuse et complémentaire”. Au-delà de l’innovation, la culture start-up est bien souvent caractérisée par une ambiance conviviale. Flexibilité des postes de travail, afterworks, notion de la hiérarchie repensée … ce mode de fonctionnement permet la création de relations inter-individuelles durables qui jouent un rôle prépondérant dans la qualité du travail fourni. - Pour avoir un travail plus intéressant (31%)
En pleine crise du sens au travail, le travail en start-up semble porter la promesse d’une activité engageante, permettant une réelle implication des salariés.
La rémunération et les possibilités d’évolution professionnelle sont par ailleurs moins cités (24% et 21%)
Notons que ces trois raisons qui attirent les répondants vers le travail en start-up correspondent par ailleurs aux sources psychologiques de la motivation (*) : l’autonomie, le sentiment de compétence et les relations sociales. Les start-up semblent donc susciter des motivations authentiques et un réel engagement.
La start-up : principalement intéressant chez les jeunes
Enfin, les données montrent le profil des personnes les plus motivées : ils ont majoritairement moins de 30 ans. En effet, 65% des jeunes de 18 à 29 ans aimeraient travailler dans une startup, tandis que seulement 47% des plus 40 45 ans ans le souhaitent. Cependant, un léger sursaut réapparait vers 50 ans — léger mais significatif — associé à une envie de meilleure rémunération, à une perception moindre de risque. Peut-être pour donner un nouveau souffle à la dernière partie de carrière …
Plusieurs raisons pourraient contribuer à expliquer ce phénomène :
- La culture start-up est très en phase avec les aspirations actuelles (**) des jeunes diplômés. Tâches de travail très variées, autonomie, flexibilité dans les horaires et les lieux de travail, hiérarchie horizontale, ambiance de travail conviviale … ces modes de travail sont très recherchés par une génération de plus en plus diplômée qui aspire à trouver un travail au sein duquel ils se sentent utiles.
- La start-up, c’est aussi la possibilité d’évoluer rapidement dans son travail, grâce à la collaboration permanente avec des personnes issues d’univers professionnels différents. Caractérisées par des modes de travail par équipes complémentaires, les start-ups offrent ainsi un gain de compétence rapide pour ses salariés.
En résumé : Les start-ups sont caractérisées par une offre innovante et une adaptation constante. Particulièrement attirant pour les jeunes grâce à leur structure horizontale, aux rapides possibilités d’évolutions et à l’ambiance de travail attractive, ce type d’organisation semble aujourd’hui combler une certaine recherche de sens et d’engagement professionnel.
Références :
(*) Self-Determination Theory in Work Organizations: The State of a Science
Annual Review of Organizational Psychology and Organizational Behavior
Vol. 4:19-43 (Volume publication date March 2017)
Edward L. Deci, Anja H. Olafsen, and Richard M. Ryan
(**) « LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS ET LE SENS DU TRAVAIL Des jeunes en quête d’expressivité au travail et d’un plus grand équilibre dans la vie »
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES – UNIVERSITÉ LAVAL – QUÉBEC
Mémoire de Mélanie Anctil – 2006
Méthode et paramètres du sondage
- Sondage réalisé par LHM (rebaptisé Moving Minds en 2022)
- Sondage en ligne (CAWI)
- Recueil : septembre 2018
- Échantillon de 2083 répondants représentatifs de la population française de 18 à 70 ans.
- La bonne représentativité de l’échantillon est assurée grâce à l’application de la méthode des quotas (âge, genre, région de domicile, tranche de revenu).
Ce sondage Internet a été réalisé sur un échantillon représentatif de la population française de 18 à 70 ans, utilisant un processus de sélection en temps réel au sein d’un panel consommateurs (issu d’un access panel). Aucune base de données clients ou fichier marketing direct, ni aucun réseaux social ou base d’abonnés à des newsletters n’a été utilisé. Le processus utilisé par LHM Conseil constitue la meilleure pratique pour obtenir une vision neutre et non-biaisée du marché, et est utilisé par les cabinets d’études marketing et les instituts de sondage de premier plan dans le monde entier.
Ce sondage fait partie d’un dispositif Omnibus LHM.
Ce sondage et ses résultats sont la propriété exclusive de LHM.
Moving Minds
Moving Minds est un cabinet d’études marketing basé à Chambéry en Savoie. Le cabinet réalise des études de marché, des sondages et études consommateurs, ou encore des enquêtes en-ligne comme par exemple des enquêtes de satisfaction.
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(photo pexels.com)
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