Le budget vacances sports d’hiver sous pression
Depuis l’éclatement de la crise des subprimes en 2007, la fréquentation des stations de sports d’hiver françaises n’a pas vraiment souffert – la consommation ski est globalement stable depuis 2007 (source Domaines Skiables de France) – surtout si on la compare à l’évolution de la consommation dans d’autres secteurs économiques.
La fréquentation semble, à court terme, plus sensible aux aléas climatiques, aux variations du calendrier de vacances scolaires, et à l’évolution de l’apport de clientèles étrangères.
Cela ne signifie pas pour autant que les consommateurs français de neige ont continué à consommer comme si de rien n’était.
LHM Conseil a relevé les stratégies de maîtrise des dépenses adoptées par les Français, à travers un sondage (*) administré auprès d’un échantillon de Français étant partis aux sports d’hiver ces 4 dernières années. Les répondants étaient interrogés sur les mesures qu’ils comptent prendre pour maîtriser leur budget vacances lors de leur prochain séjour pour l’hiver à venir, 2014/2015. Si les phénomènes ne sont pas tout à fait nouveaux, il est utile de s’y attarder.
30% des répondants déclarent souhaiter réduire leur budget vacances, et 18% prévoient réellement de le réduire.
26% décrivent des mesures de réduction des dépenses très précises qui se regroupent en deux grandes catégories :
- Les stratégies de choix : le choix d’une station moins onéreuse, la recherche de promotions, le changement de choix d’hébergement etc.
- Les dépenses sur place : elles concernent surtout les repas pris dans les restaurants, et plus largement l’ensemble des dépenses annexes (loisirs, bars, activités hors-ski).
Une minorité (8% des réponses et donc environ 2% de l’ensemble des partants) envisage également de réduire sa consommation de glisse, par exemple en skiant un peu moins pendant le séjour, ce qui a un impact notamment sur l’achat de forfaits et la location de matériel.
Globalement, on constate que les Français sont aguerris et créatifs, en composant ainsi en quelques sorte leur propre produit low-cost : ils préservent ce qui est à leurs yeux l’attribut principal, la glisse, en réduisant les efforts financiers et la consommation d’autres services périphériques qui leurs semblent moins essentiels.
Ce constat peut entraîner un cercle vicieux pour deux raisons :
- Premièrement, les consommateurs contournent les augmentations de prix et ont résolument pris le pouvoir sur leur niveau de dépenses.
- Deuxièmement, il y a manifestement un risque de baisse de retombées économiques directes pour les stations de sports d’hiver, paradoxalement au profit d’un taux de départ qui peut rester correct malgré le contexte économique.
Ceci peut engendrer une perception faussement positive de l’activité, car l’érosion de la consommation se fait lentement.
(*) Sondage en-ligne conduit par LHM auprès d’un échantillon de 856 répondants représentatifs des Français de 18 ans et plus, étant partis aux sports d’hiver ces 4 dernières années. L’échantillon est extrait d’un échantillon plus vaste représentatif de la population française de 18 ans et plus. La bonne représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (âge, région de domicile, genre, tranche de revenu). Recueil du 14 au 21 octobre 2014
Plus de détails : Sondage LHM Intentions de depart neige 2014
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